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DE NOS BESOINS INTELLECTUELS

que le mot échevin traîne dans la presse canadienne-française sans que personne se soit jamais avisé d’en scruter le sens ; on a une telle horreur de « conseiller municipal » qu’on préférera plutôt dire : « membre du conseil municipal ». Et les « montants votés » ! et les « résolutions pour adopter ou pour rejeter » ! Et le reste ! et le reste !

Mesdames et Messieurs, dois-je pousser plus outre ? M’en croirez-vous sur parole si je répète qu’ici encore je n’ai pas trié les citations ? Sauf quelques articles de fond qui n’ont pas toujours de fond, mais qu’un Français comprendra sans l’aide d’un interprète, ce que les presses à imprimer des neuf quotidiens canadiens-français vomissent chaque jour sur cette population canadienne-française qui avait autrefois, en matière intellectuelle, la propreté native et la vigueur créatrice, c’est, au dernier minimum, soixante à soixante-quinze mille livres de cette vermoulure.[1]

Souvent le journaliste se bornera à reproduire intégralement, ou à résumer sans les refaire, des textes qui lui arrivent revêtus de l’autorité que confère l’intérêt public.

IL EST DÉFENDU À TOUTE PERSONNE

(a) De vendre, échanger ou donner toute correspondance émise par la Compagnie.
(b) De recevoir, d’offrir ou de se servir pour son passage sur tout tramway de la Compagnie d’une correspondance qui n’aura pas été régulièrement émise par elle.
(c) De jeter toute correspondance sans l’avoir détruite au préalable.
  1. L’article de fond peut différer de qualité de journal à journal ; non l’information ou la réclame. — O. A.