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des ouvriers médiocres, plus agiles que robustes. Les Européens, accablés par la chaleur du climat et déjà malades de la fièvre, faisaient peu de besogne. De plus, ils étaient découragés par les fréquentes sorties de Corcoran.

Celui-ci, grâce à son brick, dont le tirant d’eau était peu considérable, allait et venait à volonté, passant de l’une à l’autre rive de la Nerbuddah, employant ses douze matelots et son second à manœuvrer tantôt le brick et tantôt l’artillerie des remparts.

Grâce à ce puissant auxiliaire, il bravait impunément les Anglais, les harcelait avec un corps de cavalerie, ou bien descendait la Nerbuddah avec quelques compagnies d’infanterie portées sur des barques légères, et commençait à faire craindre au colonel Barclay d’être forcé de lever le siége de Bhagavapour, faute de vivres et de munitions.

Mais le courage et l’activité de Corcoran ne pouvaient l’emporter sur la discipline et la fermeté inébranlable des Anglais. Après un siège qui avait déjà duré quinze jours, le capitaine, mal secondé par ses soldats indous, ne pouvait plus douter du destin de Bhagavapour et d’Holkar. Déjà l’on commençait dans la ville à prévoir le dernier assaut et à désirer une capitulation. En l’absence de Corcoran, les soldats d’Holkar paraissaient prêts à se révolter et à livrer la ville au colonel Barclay.