Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un délire maniaque, et en a constitué pour ainsi dire une des dernières périodes. Ainsi nous avons vu deux malades qui, entrés maniaques, sont tombés ensuite dans un état de stupidité ; l’un d’eux, chez lequel la stupeur était très prononcée, nous a raconté, à sa guérison, qu’il avait été en proie à des hallucinations terribles, et que la crainte des êtres imaginaires qui l’entouraient le tenait dans cet état de torpeur.

E.Démence.

Deux formes principales caractérisent la démence : l’une, où l’intelligence est seule atteinte ; l’autre, où la motilité est compromise en même temps.

1o Démence simple.

La démence simple observée 45 fois, a pu être distinguée en trois degrés, en raison de l’état plus ou moins avancé de l’affaiblissement intellectuel. Dans le premier degré, nous avons compris les malades qui n’avaient qu’une perte légère de la mémoire, chez qui la perception des impressions extérieures et internes se faisait faiblement, ceux en un mot dont la plupart des actions de la vie morale ou physique étaient empreintes d’un léger cachet d’affaiblissement, mais qui étaient encore propres, susceptibles d’affection, et conservaient intactes plusieurs de leurs facultés ; dans le second, ont été placés ceux chez lesquels le sentiment de la propreté commençait à s’éteindre, et qui, devenus de plus en plus indifférents au monde extérieur, n’étaient plus guère sus-