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tredisent ». Le Japon réclama du gouvernement fédéral qu’il fît respecter en Californie le traité de 1894.

Pris à la lettre, ce traité ne contient aucune clause concernant l’éducation : la clause de la nation la plus favorisée, qui y figure, vise simplement l’égalité commerciale. D’autre part, la Constitution des États-Unis, tant qu’elle n’est pas limitée spécifiquement par un traité international, semble donner raison au Board of Education et aux autorités de San Francisco : les écoles gratuites sont entretenues par les États et les villes, sans assistance de la Confédération, et tout à fait en dehors d’un contrôle fédéral. En Californie, le droit à l’éducation n’est pas refusé aux Japonais ; on leur assigne simplement l’école où ils pourront l’exercer. Le droit de désigner aux enfants les classes qu’ils doivent suivre, de les distribuer dans les écoles au mieux des intérêts de tous, semble bien être une part de l’autorité légitime du conseil des écoles[1].

  1. Pour les Nègres, le cas a souvent été jugé. Voici une décision de la Supreme Court of Indiana : « L’envoi d’enfants blancs dans une classe, d’enfants noirs dans une autre, pourvu que l’éducation soit donnée aux uns et aux autres, selon leur âge, leurs aptitudes et leurs progrès, par des maîtres capables… ne va pas à l’encontre de l’égalité des privilèges que requiert la Constitution. » Cité par Hon. J. M. Gearin of Oregon dans un discours au Sénat, 7 janvier 1907. Mêmes jugements dans l’état d’Ohio : « L’égalité des droits n’implique pas la nécessité d’éduquer Blancs et gens de couleur dans la même école, pas plus qu’elle n’implique la nécessité d’éduquer les enfants des deux sexes dans la même école. » Cité par Hon. E. A. Hayes of California. House of Representatives, 23 janvier 1907. Et il tire cette conclusion : « Dans presque chaque municipalité de ce pays où il y a une importante proportion de gens de couleur, les élèves de couleur sont séparés des élèves blancs. Or le Japon réclame que