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riques ; en raison de l’industrialisation du Japon, du développement de ses lignes de navigation, il faut s’attendre à ce que ses exportations continuent de croître.

Une guerre avec les États-Unis ruinerait-elle ce commerce extérieur ? Le Japon perdrait temporairement la clientèle américaine, mais les exportations vers l’Amérique ne représentent qu’un peu plus du tiers de ses exportations totales : la moitié en est dirigée sur l’Asie et un sixième sur l’Europe. Les quatre cinquièmes des importations japonaises proviennent à part presque égale de l’Asie et de l’Europe, — le reste seulement d’Amérique. La guerre développerait les échanges entre le Japon et la Chine. Le Japonais prendrait en Chine sur son rival américain une avance qui compenserait ses pertes temporaires du côté des États-Unis. Pertes temporaires, car les échanges entre le Japon et les États-Unis reprendraient nécessairement, la guerre finie. De l’Europe, le Japon tirerait tout ce qui momentanément ne lui viendrait pas d’Amérique. Alors que le commerce japonais gagnerait plutôt à une telle guerre, le commerce américain risquerait d’y perdre deux marchés, distancé en Chine par le Japon, au Japon par l’Europe.

Le budget japonais de 1906-1907 était un budget d’expansion. Sur les 181 millions d’augmentations de dépenses, 121 millions de francs allaient à l’armée et à la marine (ministère de la Guerre : 82 925 700 fr. ; ministère de la Marine : 37 947 000 fr.). Au lieu de supprimer quelques taxes de guerre, on pensait à forger de nouvelles armes de combat[1] et à tirer parti

  1. Dans le projet de budget du Japon pour l’année fiscale