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dans le budget 1907-1908, 24 004 534 francs ; on nationalise les chemins de fer du Japon, pour qu’ils soient mieux au service de l’État ; on améliore les chemins de fer de Corée et de Mandchourie pour relier le système japonais au transsibérien et aux réseaux chinois. C’est à plus d’un milliard 400 millions qu’il faut estimer les avances ou subventions consenties depuis la paix, soit à des banques, soit à des compagnies de navigation, à des sociétés industrielles ou commerciales par l’État et ses banques. Le gouvernement a compris que l’initiative chez une nation aussi disciplinée que le Japon appartenait à l’État, que la confiance créée par la victoire et que le désir de revanche, né du demi-échec de Portsmouth, rendaient le moment opportun pour développer les exportations et rétablir ainsi en faveur du pays la balance du commerce extérieur : l’avenir du Japon, à proximité des énormes marchés d’Extrême-Orient beaucoup plus riches que lui en produits naturels, est dans l’industrie et le commerce. L’intérêt que le gouvernement japonais tire des prêts qu’il consent est supérieur à l’intérêt qu’il doit verser pour ses emprunts intérieurs ou extérieurs ; peut-être même l’État s’est-il réservé, dans les nombreuses entreprises qu’il aide de ses deniers, une part des bénéfices qui pourra l’aider à servir les intérêts de sa dette. Sur les 4 milliards 50 millions que l’État a déboursés pour solder les dépenses de guerre, 1 milliard 729 millions seulement sont allés à l’étranger ; le reste, 2 milliards 321 millions sont restés dans le pays, et y créent des disponibilités. Le récent emprunt conclu à l’étranger par le gouvernement pour le chemin de fer sud-mandchourien, pourrait, en cas de crise, recevoir une autre destination.