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42 p. 100 chez les Chinois, de 81 p. 100 chez les Japonais. Or, en 1900, alors qu’il y avait seulement 1 352 enfants Japonais dans les écoles publiques, le nombre des japonais nés dans les îles était de 4 881. Si nous maintenions ce rapport de 47 p. 100, nous trouverions qu’en 1905 il devait y avoir 13 000 Japonais nés dans les îles. Ce chiffre est sans doute trop élevé, car beaucoup de ces enfants ont dû partir.

Néanmoins, la question des écoles se pose. En 1905, les enfants d’origine asiatique formaient un quart de la population scolaire : dès lors une école de type absolument américain et strictement de langue anglaise pourra-t-elle se maintenir et pourra-t-elle américaniser ces jeunes Asiatiques ? À leur contact ne risque-t-elle pas de s’orientaliser ? Quelle influence profonde l’école américaine peut-elle avoir sur ces enfants japonais qui ne font qu’y passer et qui, hors l’école, vivent à part des Américains ? Comme leurs parents sur les plantations et dans les divers métiers, les jeunes Japonais, dans les écoles, prennent peu à peu la place des Blancs. Les enfants d’Américains cesseront probablement d’aller à la public school : avec de nombreux condisciples asiatiques, ils n’apprennent qu’imparfaitement l’anglais ou trop lentement, et puis quelle culture ont-ils en commun avec ces Asiatiques qui n’ont même pas le désir de devenir Américains ? Dans l’île d’Oahou une ou deux familles américaines ont quitté le coin qu’elles habitaient, donnant comme raison que les enfants asiatiques venaient trop nombreux à l’école de campagne.

Les Japonais nés aux Hawaï peuvent devenir citoyens américains : ne profiteront-ils pas un jour de leur droit de suffrage pour accaparer le pouvoir