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nous accordait, il lui demandait les armes dont il se servit pour battre en brèche le machiavélisme de certaines coteries puissantes. C’est au nom de la constitution qu’il a toujours et partout réclamé justice pour le peuple canadien…

Il s’éleva avec force en Chambre contre le système au moyen duquel les shérifs ne tiraient des jurés que des villes et mettaient par là même la vie et l’honneur de la masse du peuple à la merci de quelques individus.

C’est en 1826 que parut l’analyse d’un entretien sur la conservation des établissent du Bas-Canada. Par un canadien, dans une lettre à un de ses amis. M. Maxîmilien Bibaud range à juste titre cette magnifique épitre sur la nationalité canadienne parmi les écrits les plus remarquables de M. Viger.

Ce caractère de modération et de force qui caractérise les œuvres de M. Viger ne l’abandonna jamais à la tribune et dans les assemblées populaires, comme dans ses luttes les plus vives avec les administrations qui voulurent nous opprimer. Aussi, se fit-il souvent des amis au sein même du parti qu’il combattait avec le plus d’énergie ; nous connaissons des traits qui prouvent ce que nous disons en ce moment, et que l’histoire recueillera plus tard avec bonheur ; nous pouvons ajouter, que M. Viger fut honoré de l’estime de plusieurs gouverneurs et administrateurs.

Voici quel souvenir M. A. de Puibusque a emporté de M. D-B. Viger, dit M. Royal.

La vénération publique entoure encore dans le Conseil législatif le doyen des orateurs franco-canadiens, M. Denis-Benjamin Viger, noble vieillard, plein de verdeur, d’activité, de patience, initié avant tout autre à la science des précédents constitutionnels et à la pratique des formes parlementaires, il n’a jamais oublié pendant sa longue carrière, que le meilleur des enseignements est celui de l’exemple. Les débats des plus mauvais jours l’ont trouvé calme au fort de la tempête, et toujours poli en face de l’invective… Au fond même des cachots, il a su conserver l’urbanité de son caractère et l’inaltérable sérénité de son âme ».

Et l’honorable M. Royal poursuit :