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même le psaume Confitemini Domino, quoniam bonus, qu’il aimait. Les musiciens de ces deux princes mirent en musique les vers du rimeur. Claude Goudimel, célèbre artiste du temps, composa la plus grande partie de ces airs avec Guillaume Franc et Bourgeois. Henri II les goûtait fort. Ils eurent une vogue singulière. Ce fut une lutte pour avoir en propre un de ces cantiques. Le roi en distribua à tout le monde. « Le roy Henry aymoit et prit pour sien le pseaume :

Ainsi qu’on oyt le cerf bruire,

lequel il chantait à la chasse. » Malade à Angoulême, il fredonnait le CXXVIII :

Bienheureux est quiconque
Sert à Dieu volontiers,

dont il avait lui-même composé la musique. Et les « lucs, viols, espinettes, fleustes, les voix de ses chantres parmi » l’accompagnaient. « Madame de Valentinois qu’il aymoit prit pour elle :

Du fond de ma pensée,

qn’elle chantait en volte. La royne avait choisi :

Ne veuillez pas, ô sire,

avec un air sur le chant des bouffons. D’autres fois elle redisoit :

Vers l’Éternel, des oppressez le père,
Ie m’en iray, lui montrant l’impropère
Que l’on me faict, lui feray ma prière
A haulte voix, qu’il ne jette en arrière
Mes piteux cris, car en lui seul i’espère.

PS. CVLI.

« Le roi de Navarre, Antoine, prit :

Revange-moi, prends la querelle.

qu’il chantoit un bransle de Poitou. Ainsi les autres. »