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Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/403

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d’intervalle. Mais qui est coupable d’une aussi flagrante contradiction ? Le typographe Martin le jeune.

Aux dernières phrases du traité des sels divers il y a écrit : « Le sel est vn corps fixe, palpable et conneu en son particulier, conservateur et générateur de toutes choses, et en autruy, comme ès bois et en toutes espèces de plantes et minéraux. C’est un corps inconnu et invisible comme un esprit. » Qui comprend ? Il n’y a pas contradiction, il y a non-sens. Ponctuons autrement et mettons : « Le sel est vn corps fixe, palpable et conneu en son particulier, conservateur et générateur de toutes choses ; et en autruy c’est un corps inconneu et invisible comme un esprit. » La clarté se fait, l’ombre se dissipe, et la contradiction s’évanouit. Oui, à un point de vue, le sel est connu et palpable, quand il s’appelle sel marin ou autre ; ailleurs, c’est un corps impalpable et invisible.

Qu’importe, après tout, que la dénomination soit sel ou sels, eau salsitive ou cinquième élément ? Le fait seul doit nous occuper et non le mot. Une fois la théorie admise, quels résultats féconds ! Comme une foule de phénomènes se trouvent expliqués ! Nous en verrons quelques-uns ailleurs. Ici, c’est la présence des sels dans les cendres des végétaux, dans l’écorce des arbres, dans les eaux salpêtrées qui lui rendent compte du blanchiment du linge, de la fabrication du nitre, du tannage des cuirs, de l’action des engrais et des fumiers, de la pratique de l’écobuage, dit M. Cap, page XXV. Ne dirait-on pas que la science a retrouvé hier ces lumineuses théories longtemps égarées, et qu’elle ne fait que les reproduire en les