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ton bonheur, ajouta-t-il ; Abenhazir te doit la vie ; Abenhazir, le plus riche parmi les riches d’Ispahan. Il t’en rend grâce. Prends cette bourse, elle renferme mille sequins. Reçois aussi ses vœux. Que le prophète rende tes jours purs comme les perles d’un collier, et qu’il te fasse monter ensuite, à travers les nuages, jusque dans les bras de ses riantes houris. »

Il dit, et s’élance avec grâce dans un palanquin improvisé par ses esclaves ; ils l’ont formé de quelques branches de palmier et des schalls détachés de leurs fronts. Abenhazir, après avoir salué une dernière fois, s’éloigne. Bedkandir, immobile, l’accompagne long-temps des yeux.

Depuis cette aventure, un grand changement s’est opéré dans l’humeur de Bedkandir. Il ne cesse de rêver aux esclaves, au palanquin, aux habits somptueux ; sa bourse peut lui donner tous ces biens. Le vieux pâtre, l’ayant vue dans ses mains, lui a dit qu’avec un tel trésor on achèterait bien des chèvres et bien plus d’hommes encore. Les désirs de Bedkandir en sont devenus plus