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d’Abenhazir ; inutiles soins, le même signe ne produit pas la même obéissance ; aussi ses emportemens vont-ils jusqu’à la fureur ; mais lorsque retiré du bain, on procède à sa toilette, lorsqu’il se voit vêtu d’une fine tunique de laine, toute blanche, tout ornée de broderies et sur laquelle flotte un caftan de la même blancheur, lorsqu’une aigrette où le saphir étincelle vient briller sur son front, la vanité se charge d’apaiser sa colère.

Ainsi paré, Bedkandir, libre enfin de tout effroi, est ramené près d’Abenhazir. Il le trouve entouré de seigneurs de tout âge. Le luxe de leurs habits n’est effacé que par la beauté de ceux de Bedkandir, aussi se croit-il l’égal de tout le monde. Il ne tarde cependant pas à s’apercevoir qu’Abenhazir affectueux a pour chacun des paroles obligeantes. Le seul Bedkandir est méconnu ; le pauvre pâtre n’obtient rien. Quels services ont-ils donc rendus pour recevoir tant de faveurs ! Abenhazir n’a-t-il pas dormi sur la natte de Bedkandir ? que peut-on de plus !

Au milieu de ces convives, il est plus abandonné que dans son désert où son chien,