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gène, parce qu’elle l’humilie ; elle lui est nécessaire, parce qu’il veut avoir l’air de ne pas mépriser les siens. L’orgueil est quelquefois bien bizarre et bien tyrannique dans ses contradictions. Il serait trop doux sans cela. »

Bedkandir allait demander l’explication de ces paroles tout-à-fait inintelligibles pour lui, lorsque soudain l’assemblée s’émeut à l’apparition d’un petit vilain bossu. — Oh, oh, que veut dire ceci, dit Bedkandir au vieillard, quelle est cette espèce d’homme ? — C’est Ocktaïr. — Ce nom ne m’apprend rien. Conte-moi ses bienfaits envers ton parent qui l’accueille avec une grâce qu’il te refuse. — Ses bienfaits ! il n’oblige personne. — Quoi donc, il n’a rien fait pour cette foule qui s’ouvre avec respect et lui livre passage, pour ces hommes qui semblent, à force de se baisser devant lui, vouloir se mettre au-dessous de sa petite taille ? — Rien. — Est-il né sous une voûte d’or, comme celui qu’on appelle roi et dont on m’a montré le palais ? — Il est plutôt né sous le bâton. — C’est donc l’un des prêtres que j’ai vus passer priant le