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pect, il me faut de l’admiration. » Pour la trouver, pour en jouir, il se rend au palais d’Abenhazir.

Il entre.

À son aspect on se regarde, on parle, on murmure, le trouble va croissant. « Bon, bon, se dit Bedkandir, ma bosse produit son effet, le talisman opère. » Par une fatalité bien malheureuse, Zahou n’était pas là pour le protéger, pour lui faire comprendre son extravagance ; aussi, d’un air hardi, va-t-il se poser à côté même d’Ocktaïr. Abenhazir frémit ; trois fois il a frappé dans ses mains. Il se lève. « Je savais bien, dit Bedkandir, qu’il viendrait à moi. » Les muets paraissent. Leur présence annonce une mission sinistre. En Orient, pour trouver dans l’esclave une obéissance silencieuse, la langue captive ne suffirait pas, il faut qu’elle soit coupée. Dociles à la fureur du maître les muets ont saisi Bedkandir, ils l’entraînent, le meurtrissent sous le fouet du sérail, et le jettent ensuite, la honte au front, hors du palais. Le peuple s’assemble, les gardes accourent ; on leur livre le coupable mourant