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d’effroi. Bedkandir passe de l’éclat du jour aux ténèbres d’un cachot.

Quelque chose de velu, en se précipitant sur lui, ajoute à sa frayeur : c’était son chien qui l’avait suivi, tout bossu qu’il s’était fait. Bedkandir n’a pas la force de caresser ce pauvre chien ; il ne voit en lui qu’une victime de plus. Jamais, jamais l’ombre de sa prison ne se dissipera ; il le croit : car la crainte persuade mieux que l’espérance.

Tout à coup le cachot s’ouvre ; Bedkandir respire à peine. Est-ce la mort qui entre ; Oh ! non, la voix qu’il entend est trop douce « Lève-toi, lui dit-on, on ne peut être coupable avec tant de jeunesse et de candeur. Tu n’outrageras jamais personne, pas même un Ocktaïr. Sors de cet affreux séjour, et, puisse ta liberté venant d’Amadia, en avoir pour toi plus de charmes ! » Ces mots d’Amadia et de liberté se mêlent délicieusement aux oreilles du pâtre. Il baise le voile blanc de sa bienfaitrice et la suit en silence.

Après de longs détours Bedkandir a revu le soleil, et le soleil lui fait revoir Amadia, belle de joie et de plaisir. Ses yeux enivrés