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quelques uns de ces barbares qui, pour piller la ville, s’étaient détachés du combat. C’est Amadia. S’élancer sur eux, les disperser, tomber aux pieds d’Amadia délivrée, la rassurer : toutes ces actions auraient besoin, pour être décrites, de l’âme qui les fit entreprendre. « Bedkandir, Bedkandir, de quels périls, de quels outrages tu viens de me sauver ! Existe-t-il dans l’univers une récompense digne de toi ? — Oui, tu peux t’acquitter par un bienfait immense. Que je ne te quitte plus, n’importe à quel titre, ton ami, ton serviteur, ton esclave. — Toi, mon esclave, lorsque je t’appartiens. Ma vie et mon cœur, tout est à toi. » Zahou dans une joie inexprimable laissait couler ses larmes. « Tu seras mon père, lui dit Bedkandir. — Ô charme de tous mes momens ! ô mon Amadia ! ton frère m’a méconnu, lui que j’arrachai à la mort, et toi, pour un service semblable, tu me rends mille fois plus que je ne t’ai donné. Ô que le cœur des femmes est plus juste et plus tendre ! Leur reconnaissance, pour s’embellir encore, devient de l’amour. »