Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/144

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ment et la vie à toutes les parties du corps social.

Notre fertile patrie saura donc, nous n’en doutons pas, conserver toute la liberté nécessaire au developpement de son travail et toute la fécondité de ses créations progressives contre l’invasion étrangère des industries rivales, quant à présent peut-être plus avancées que les nôtres sur plusieurs articles, mais qui, nonobstant quelques rares faveurs de la nature refusées à notre territoire, sont en général moins favorisées dans l’avenir que ne le sont celles de la France, par le génie inventif de ses habitants et par les prodiges croissants de sa civilisation.

Elle n’enchaînera jamais son allure dégagée, ni sa marche rapide et sûre, ni sa grande destinée à des relations extérieures et précaires qui n’arrêteraient pas seulement le progrès continu de sa fortune, mais qui compromettraient à la fois la dignité de son caractère, la générosité de sa politique et l’attitude imposante qu’elle a su retrouver désormais en face de toutes les puissances de l’Europe.

L’esprit général de nos mœurs est, au surplus, trop équitable et trop favorable aux principes de l’égalité de toutes les conditions de la vie civile et politique, pour que notre législation douanière, toujours aussi libérale que patriotique, accorde jamais une faveur abusive, un privilège exclusif à l’égoïsme d’un intérêt individuel ou local spécialement renfermé dans une trop étroite limite.

On tenterait vainement en France de réclamer l’appui complaisant du pouvoir législatif pour une cause qui ne serait pas celle de l’intérêt général du pays, scrupuleusement étudié et péremptoirement reconnu par la vérification la plus approfondie dans ses résultats actuels et dans ses conséquences futures.