Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/146

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C’est également pour diminuer le prix de revient par l’abaissement des salaires et pour fortifier nos ateliers dans la lutte plus difficile qu’ils auront à soutenir contre leurs émules, que le Trésor a abandonné, le 8 et le 23 mai 1860, près de 180 millions sur les taxes du sucre, du thé, du cacao, du café et de plusieurs autres denrées de consommation et qu’il a fait le sacrifice d’un tribut annuel de plus de 28 millions que lui payaient la laine, le coton, l’indigo et quelques autres matières premières.

Toutefois, il nous reste encore à réclamer la prompte exécution de la promesse faite par le ministre des travaux publics de réduire, à bref délai, les frais de transport des matières et des produits, en facilitant les moyens de communication de manière à les rendre moins onéreux et plus rapides. Ces mesures complémentaires, annoncées par l’administration comme la conséquence immédiate de l’application des nouveaux tarifs, deviennent chaque jour plus pressantes pour établir des conditions plus égales dans la lutte industrielle de la France avec l’étranger.

Il nous serait impossible au surplus de juger, dès à présent, avec impartialité, les conséquences probables des traités de commerce récemment conclus, en nous bornant à l’examen des premiers résultats de leur application, et il nous parait juste d’attendre, pour apprécier leur véritable influence avec une entière certitude, que les concurrents qui viennent d’entrer en lice aient eu le temps de se mesurer et de proportionner leurs efforts aux difficultés de la nouvelle carrière ouverte à leur émulation, au moment même des embarras de la crise américaine.

Les dispositions successivement présentées depuis 1853 à la législature, pour régulariser les décisions souveraines