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décomposition des revenus publics


Avant de commencer l’examen des divers revenus de l'État, il nous semble utile d’en apprécier sommairement la nature et l’importance, et de repousser, par une exposition claire et précise de leur véritable caractère, les banales déclamations de l’ignorance ou de la mauvaise foi contre le chiffre exagéré des impôts qu’elles s’obstinent malgré l’évidence des faits, à représenter toujours comme la mesure exacte du fardeau que supportent annuellement les contribuables au profit du Trésor.

Il est désormais démontré par une analyse consciencieuse que les impôts établis pour le service de l’État ne s’élèvent réellement qu’à 920 millions que 341 millions sont affectés par les conseils locaux aux besoins des départements, des communes et des colonies, et que le surplus des recettes de chaque exercice se compose des produits de propriétés mobilières et immobilières appartenant à l’État pour 162 millions, des prix payés par le public pour des services qui lui sont rendus et pour les matières qui lui sont livrées par le gouvernement pour 278 millions, et enfin de fonds d’avances, de non-valeurs et de remboursements, dont le chiffre nominal ne figure que pour ordre dans le tableau général des voies et moyens du budget, pour 77 millions[1].

Nous avons toujours pensé qu’il était nécessaire que cette décomposition raisonnée des ressources de l’État fût

  1. Voir l’État des produits du budget de l’exercice 1861, à la fin de cet examen.