Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/184

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fondie de tous les résultats d’un système qui a reçu récemment des perfectionnements graduels, presque toujours préférables aux réformes radicales, et qui a longtemps servi de modèle aux autres États de l’Europe. Il importait enfin, en étudiant le projet préparé par la GrandeBretagne, de ne pas oublier que nos méthodes administratives et nos formes de comptabilité sont plus avancées que celles de son gouvernement, et qu’elle avait déjà été entraînée, avant nous, par des illusions d’économie politique à perdre le revenu des sels.

Pendant que ce travail de vérification et d’examen se poursuivait avec prudence au sein de l’administration, et qu’elle préparait les combinaisons les plus propres à préserver le revenu de l’État comme à satisfaire les vceux légitimes qui sollicitaient la rectification des inégalités mal justifiées de l’ancien tarif des postes, le gouvernement révolutionnaire de 1848 s’est empressé de décréter, le 24 août de la même année, l’établissement d’une taxe unique de 20 centimes à percevoir, dès le 1er janvier 1849, sur chaque lettre du poids de 7 grammes et au-dessous, et a soumis toute la correspondance intérieure à un droit égal, mais progressif en raison de la pesanteur du message, quelle que fût d’ailleurs la distance assignée à sa destination.

Cette réforme postale, empruntée à la législation anglaise, fit en même temps introduire en France, par l’article 5 de la nouvelle loi, l’usage suivi par la Grande-Bretagne d’un timbre ou cachet d’affranchissement vendu au public par les soins de l’administration.

La première application de ce système de perception, dont on espérait les résultats les plus favorables, fut