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au développement continu des transactions de toute nature, la spéculation commerciale/excitée par l’appât d’un agio fort élevé, réalisait des exportations, considérables de monnaie et de lingots, d’argent, dans l’Inde, dans la Chine et dans toutes. les régions de l’extrême Orient. Cette opération extraordinaire d’arbitrage a progressivement assimilé l’état actuel de notre stock monétaire à celui des Anglais et substitué généralement l’usage des espèces d’or aux pièces d’argent dans nos échanges habituels. Nous commençons, dès à présent, à n’employer l’argent qu’en pièces divisionnaires de l’écu de 5 francs. On a cru même devoir examiner la question de savoir s’il ne conviendrait pas de conjurer la menace d’une exportation probable de cette monnaie d’appoints en réduisant de titre ou de poids sa valeur intrinsèque. Enfin la décroissance du cours des métaux précieux, résultant à la fois de leur abondance et de l’accroissement que le progrès de la richesse publique donne au prix de toutes les marchandises, rend chaque jour l’usage de l’or, dont le volume est plus commode et plus léger, bien préférable à celui de l’argent.

Toutefois, si nous nous rapprochons des habitudes de l’Angleterre dans la préférence que nous accordons maintenant à la monnaie d’or, nous sommes loin d’avoir réussi, comme cette nation essentiellement commerciale et si familière avec tous les procédés, du crédit, à remplacer, pour la circulation de nos capitaux, l’emploi des espèces par l’usage presque exclusif des billets de banque, des chèques, des valeurs fiduciaires de toute, nature, enfin par des recettes et des dépenses constatées en comptes courants, et d’avoir pu réduire ainsi, comme elle,