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illimité des voies et moyens du crédit public, enfin contre l’animadversion irréfléchie qui s’est récemment attaquée aux branches principales de nos revenus indirects.

« Cette résistance au désordre des prétentions et des réclamations exagérées est devenue le plus impérieux des devoirs, au milieu des embarras qui nous ont été suscités par l’imprévoyance des concessions précédentes, et surtout par l’absence d’un pouvoir modérateur dont l’inébranlable fermeté fît obstacle aux vues trop entreprenantes des ordonnateurs des divers services et aux exigences des intérêts spéciaux contraires à l’intérêt général.

« Nous devons aujourd’hui, plus que jamais, presser le gouvernement de faire prédominer, dans l’administration des finances, une autorité supérieure qui saisisse d’une main ferme et soutienne, avec une invincible ténacité, la balance du budget annuel, qui règle, de sa propre initiative, la part que chaque ministre se fait maintenant à lui-même dans les ressources probables du futur exercice, et qui protège l’avenir de la fortune publique par l’équilibre des recettes et des dépenses de l’Etat, sur lequel reposent la ponctualité du service du Trésor, la destinée du crédit public et toute la puissance nationale, pendant la paix comme pendant la guerre. »

Après la catastrophe révolutionnaire de 1848, les actes politiques et financiers du gouvernement provisoire de cette époque désastreuse ont à la fois appauvri le Trésor et tari toutes les sources de la richesse du pays par les profondes modifications que le pouvoir exécutif ne craignit pas de proposer à la répartition des charges