Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

publiques, dans l’intention déplorable de supprimer presque entièrement les taxes indirectes de consommation et d’en faire retomber directement et exclusivement le fardeau sur la propriété mobilière et immobilière.

Les développements que nous avons précédemment présentés sur les contributions directes, sur les douanes, sur les divers impôts indirects, ont, en effet, sommairement rappelé l’aggravation apportée, en 1848, aux centimes additionnels, les lois projetées en même temps pour rétablir un droit progressif sur les meubles et immeubles, pour frapper une taxe nouvelle sur les créances hypothécaires, enfin pour abolir les deux impôts du sel et des boissons.

Mais heureusement, dès l’année suivante, l’Assemblée nationale s’est empressée de rejeter et d’arrêter, à son origine, cette désorganisation systématique des anciennes contributions, qui aurait fait descendre la nation française, par tous les degrés de l’abaissement politique et social, sous l’inflexible niveau de la misère publique. Cependant, la prévoyance de la législature n’a pas pu arrêter aussi promptement la décroissance inévitable des capitaux alarmés, ni conjurer une diminution subite de près de deux cents millions sur les produits du budget, au moment même où le sacrifice extraordinaire de plus d’un milliard venait s’inscrire, pour l’avénement de la nouvelle république, sur les rôles des contributions directes et sur le grand-livre de la dette nationale, parvenue à 230 millions de rentes à la fin de cette crise politique.

L’administration modératrice qui a succédé à la dés-