Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/282

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tement les moyens de lever des troupes, d’armer des vaisseaux, ou de donner l’essor aux améliorations matérielles de la paix. La plupart des grandes puissances ont favorisé, par une législation plus libérale et plus en harmonie avec les mœurs et les lumières du temps, l’accroissement des fortunes mobilières du commerce et de l’industrie qui ne sont plus frappées, comme autrefois, de réprobation par des avanies et par des préjugés barbares, ni rançonnées par des taxes et par des confiscations arbitraires. Chaque nation civilisée peut trouver désormais spontanément, dans sa propre richesse ou dans les offres de ses alliés, toutes les ressources nécessaires au soutien de sa grandeur et à la conservation de son indépendance.

Le crédit est devenu l’arbitre de la destinée des empires, et il en règle l’importance et la durée sur tout ce qui peut consolider ou ébranler les bases de la confiance générale. Enfin ce n’est plus seulement d’après la balance de ses revenus et de ses besoins qu’il faut apprécier la fortune et la puissance d’un peuple, c’est bien plutôt sur le degré de sagesse, de justice et de loyauté des actes de son gouvernement car son caractère et sa conduite lui ouvrent ou lui ferment toutes les mains des capitalistes de l’Europe, qui est la partie du monde où la civilisation soit assez avancée pour qu’elle ait pu faire comprendre et fructifier les véritables principes du crédit.

Cependant, si l’existence morale d’un État doit être consultée tout entière pour apprécier avec exactitude l’étendue et la force des moyens que le crédit tient à sa disposition, ses règles générales, ses pratiques habituelles d’économie politique et de finances sont aussi des