Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/283

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éléments principaux de sa richesse et de sa puissance. Les impôts doivent toujours être proportionnés et appropriés aux facultés des peuples et ne jamais étouffer les germes de la reproduction ; les droits protecteurs du travail national doivent aussi être calculés de manière à ne pas fermer les débouchés du dehors, mais à sauver les classes ouvrières d’une dangereuse inertie et d’une dépendance ruineuse qui les mettraient, dans leur dénùment et leur faiblesse, à l’inexorable discrétion de l’industrie étrangère situation aussi déplorable en politique que désastreuse pour la fortune d’un pays.

Les règles et les proportions de la dépense sont déterminées pour chaque service par la position particulière et par les besoins spéciaux des divers gouvernements mais il importe toujours de renfermer, dans la plus juste mesure, les fonds que les grands intérêts de l’État demandent aux producteurs de toutes les classes, et de ne point dépasser, dans la répartition des crédits ouverts aux délégués du pouvoir, la limite des revenus annuels du Trésor. Cette condition principale de l’ordre et de la bonne administration des finances ne doit céder qu’à l’empire de la nécessité la mieux démontrée, qu’à la raison d’État la plus péremptoire, et c’est ordinairement alors par la voie des emprunts plutôt que par celle des contributions additionnelles qu’il convient de pourvoir à l’insuffisance momentanée des produits ordinaires du budget, afin de secourir ainsi les jours difficiles par des anticipations remboursables dans des temps plus prospères.

Nous ne comprendrons pas, parmi les voies et moyens auxquels peut recourir le Trésor public, les subsides particuliers qui se sont autrefois inscrits dans notre grand-