Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/104

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toujours il promettait son appui lorsque Noël serait de retour de son service militaire.

Églantine trouvait aussi La Plate sur son chemin. La Plate a dépassé la quarantaine. C’est une femme grande et maigre qui a toujours vécu à la ferme des Barray. Autoritaire et revêche, elle a l’œil à tout et morigène tout le monde. En ce moment elle a réellement l’air de surveiller Luc, ce qui donne une grande envie de rire à Églantine, qui n’ose pas en faire la remarque. Ce soir, Luc prend le bras de la jeune fille, et l’entraîne au plus vite. Et soudain, la mâchoire grinçante, il parle. Il parle de choses qu’Églantine ne comprend pas très bien. Elle arrête sa marche précipitée. Elle s’assied même sur un tronc d’arbre pour lui permettre de s’expliquer plus clairement. Il s’assied auprès d’elle. Il est essoufflé et inquiet. Il s’excuse de lui parler d’une vilaine histoire, mais à qui donc pourrait-il confier son tourment si ce n’est à la future femme de son frère qui peut tout entendre puisqu’elle est intelligente. Personne ne sait rien et Églantine gardera le secret, ainsi qu’il le lui demande. Cette Plate, qui rôde là-bas et ne les quitte pas des yeux, elle a fait de lui sa chose, alors qu’il n’avait