Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



XI


Cinq années ont passé depuis la venue d’Églantine à Paris. Elle a maintenant vingt-trois ans. Elle travaille chez un grand tailleur de l’avenue de l’Opéra et habite un tout petit logement, au troisième et dernier étage d’une maison peu importante, dans une rue étroite et toute proche de l’Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas.

C’est dans ce même petit logement que la très vieille cousine de Mlle Charmes l’a accueillie, aimée et gardée auprès d’elle, beaucoup plus longtemps qu’il n’était nécessaire. Avertie des dons précieux de la jeune fille, elle avait mis tout de suite son piano à sa disposition, un piano dont elle ne se servait plus depuis elle ne savait quand, et qui avait fait dire à Églantine qu’il était le cousin germain de l’harmonium de Bléroux. Mais si, à son grand contentement, Églantine pouvait faire de la