Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/184

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partie ses joues délicates. Ah ! comme il devait l’aimer, celui qui l’avait parée ainsi. Et dans le silence de cette chambre, Églantine, malgré elle, cherchait une autre présence.

Le visage de Jacques marquait plus d’étonnement que de chagrin. Il pouvait soutenir, lui, ce regard fixe et mécontent. Mais, était-ce bien là Tensia ? La Tensia rieuse et frivole au cœur joli, malgré son insouciance et l’amour exagéré de sa beauté ? Non, c’était une jeune femme, très belle certes, mais dure et avide, qui avait dû prendre pour elle seule tout ce qui pouvait donner de la joie aux autres, et n’avait permis à personne d’entraver le moindre de ses caprices. Longtemps, il regarda cette forme rigide sous ses habits de reine. Il se pencha même sur les pieds, aussi brillants que la tête, et, se relevant, il fit de la main un signe d’adieu à cette idole d’or et d’argent. Dehors seulement il dit à Églantine :

— Là où elle va, puisse-t-elle retrouver tout ce qui faisait son bonheur ici !

Par quel invisible messager, la petite Christine fut-elle avertie de la chute mor-