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XIII


En ce premier dimanche d’août, sur la lande roussie de l’île vendéenne, Christine se hâte vers le port où ne tardera pas d’entrer La Ville d’Auray, amenant pour plusieurs semaines les seuls êtres qu’elle aime vraiment, Jacques Hermont, son cher papa, et Douce Lumière dont la tendresse ne lui a jamais fait défaut. Elle marche si vite que Marie-Danièle, qui l’accompagne, la gronde un peu : à ce train là elles arriveront beaucoup trop tôt. Christine sera en nage, et d’attendre sur le quai, où l’air est si vif, elle risquera de prendre froid. Mais Christine tient tête : elles n’ont que le temps, elle en est sûre. Il leur reste encore beaucoup de chemin à faire. À son tour elle fait sa voix grondeuse :

— Aussi, quelle idée d’avoir pris par la lande et les plages, où les pieds s’enfoncent dans le sable, au lieu d’avoir gardé la