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MARIE-CLAIRE

l’été. Chaque jour je travaillais à mettre le linge en ordre : je n’aurais pas voulu qu’elle emportât une seule pièce de linge déchirée. Je m’appliquais à faire les fines reprises que m’avait apprises Bonne Justine, et je pliais chaque chose avec soin.

Le soir, je retrouvai Eugène sur le banc de la porte.

Le clair de lune faisait briller les toits de la bergerie, et le fumier était entouré d’une vapeur blanche qui ressemblait à un voile de tulle.

Aucun bruit ne sortait des étables. On n’entendait que le grincement du berceau que Pauline balançait pour endormir son enfant. Aussitôt que tous les grains furent rentrés, Eugène commença le déménagement. Le vacher emmena ses vaches, et la vieille Bibiche s’en alla dans la voiture qui emportait toutes les volailles de la basse-cour.

Il ne resta bientôt plus à la ferme que les deux bœufs blancs qu’Eugène ne voulait confier à personne. Il les attacha à la carriole qui devait emporter Pauline et son enfant.

Le petit garçon s’était endormi dans une