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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/246

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MARIE-CLAIRE

tendre encore me dire que sœur Marie-Aimée n’était plus ici, et je restai silencieuse.

Elle tira d’un tiroir une lettre qu’elle glissa sous sa main ouverte, et dit de l’air ennuyé d’une personne que l’on dérange pour peu de chose :

— Cette lettre m’avait déjà appris que vous étiez devenue une fille orgueilleuse et hardie.

Elle repoussa la lettre d’un geste las, et après avoir respiré longuement, elle dit encore :

— On va vous envoyer aux cuisines, en attendant qu’on vous trouve une autre place.

Le feu sifflait sans relâche. Je continuais de le regarder sans parvenir à reconnaître laquelle des trois bûches faisait entendre ce sifflement.

La supérieure haussa sa voix monotone pour attirer mon attention. Elle me prévenait que sœur Désirée-des-Anges me surveillerait étroitement, et qu’il ne me serait pas permis de parler à mes anciennes compagnes.

Je la vis faire un geste vers la porte, et je sortis dans la neige.

Tout là-bas, de l’autre côté des allées, je