Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/110

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enfant bien-aimé ! Et quel plaisir de voir, en vous retirant, l’espérance renaître au cœur des parents, lorsque, après avoir examiné le nid, ils trouvent que vous n’avez point touché à leurs doux nourrissons ! Tel, et plus grand encore, est le ravissement d’une mère… d’une autre mère, lorsqu’elle entend le médecin, après avoir visité la couche de son fils malade, l’assurer que la crise est passée et que son enfant est sauvé ! Voilà de ces scènes qui nous apprennent à partager la joie et la douleur, et qui portent tout homme qui en a été témoin à faire sa plus chère étude du désir de contribuer au bonheur des autres, et de réprimer en soi ces mouvements qui, par caprice ou méchanceté, pourraient leur causer du mal.

J’ai vu des oiseaux-mouches, dans la Louisiane, dès le 10 de mars ; cependant leur apparition dans cet état varie comme dans tous les autres ; et ils sont quelquefois en retard d’une quinzaine, ou, quoique plus rarement, en avance de quelques jours. Dans les districts du centre, ils n’arrivent pas d’ordinaire avant le 15 avril, mais plus habituellement aux premiers jours de mai. Je n’ai pu m’assurer par moi-même s’ils émigrent de jour ou de nuit ; mais je suis porté à penser que c’est plutôt pendant la nuit, car, à chaque instant du jour, on les voit occupés à chercher leur nourriture ; ce qu’ils ne pourraient faire s’ils avaient, en ce moment, de grands voyages à accomplir. Dans leur vol, ils traversent l’espace en longues ondulations, s’enlèvent à une certaine distance, en formant un angle d’environ 40 degrés, puis retombent en décrivant une courbe ;