Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/114

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au contraire, qu’on entretenait deux fois par jour de fleurs fraîches des bois ou des jardins, étant placés dans une chambre, avec les fenêtres simplement fermées par des gazes à moustiques, au travers desquelles pouvaient passer les insectes, vécurent ainsi toute une année, et on ne leur rendit la liberté que parce que la personne qui les gardait avait à faire un long voyage. — On avait eu soin de maintenir la chambre chaude pendant les mois d’hiver ; et, dans la basse Louisiane, la température, même en cette saison, descend rarement assez pour produire de la glace. En examinant un oranger qu’on avait placé dans le même appartement avec ces oiseaux, je n’y aperçus pas trace de nid ; et pourtant on les avait vus fréquemment se caresser l’un l’autre. On a essayé parfois d’en emprisonner ainsi quelques-uns dans nos États du centre, mais je n’oserais dire qu’aucun ait pu y supporter un seul hiver.

L’oiseau-mouche ne fuit pas l’homme, autant que le font, en général, les autres oiseaux ; fréquemment il s’approche des fleurs qui garnissent les fenêtres, et même vient les chercher jusque dans les appartements dont les fenêtres ont été laissées ouvertes pendant la grande chaleur du jour, et revient, quand il n’est pas troublé, aussi longtemps que les fleurs ne sont pas fanées.

Cette espèce abonde dans la Louisiane, pendant les mois du printemps et de l’été ; et partout où, dans les bois, se rencontre quelque belle tige de bignonia, on est à peu près sûr de voir voltiger un ou deux oiseaux-mouches, et même, par moments, des