Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/127

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pour le moins deux. Mais pendant que vous vous apprêtez, les rusés, devinant sans doute vos intentions, s’éparpillent soudain ; et, en moins d’une minute, loin de toute atteinte, là-bas, là-bas, leurs dernières files ont disparu.

Le gosier, chez cet oiseau, peut au besoin se dilater considérablement. Quand vous y introduisez le doigt, il passe sans gêne dans une sorte de jabot où probablement les aliments sont préparés avant de parvenir au gésier, qui se compose de muscles forts et nombreux. Maintenant, qu’y deviennent les parties dures des coquilles, les petits cailloux et autres matières semblables dont les aliments sont mélangés ? C’est ce que je ne puis absolument comprendre ; et je vous laisse volontiers le problème à résoudre. La chair est noirâtre, coriace, et ne peut se manger que dans un cas de nécessité extrême.

Les femelles et les jeunes sont, en dessus, d’un brun olive, comme les mâles ; mais cependant avec une teinte plus foncée. Jamais, dans aucune partie des États-Unis, je n’ai rencontré l’Huîtrier d’Europe (Hœmatopus ostralegus), et sans pouvoir affirmer qu’il n’y existe pas, je serais porté à croire que Wilson et autres l’ont confondu avec notre espèce à manteau. Du moins la figure donnée par Wilson ressemble à celui d’Europe, quoique sa description de la femelle et des jeunes, ainsi que leurs dimensions, se rapportent plutôt à la présente espèce.