Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/155

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la poudre remplit le bassinet ; il le ferme et s’écrie : Je suis prêt ! Ses compagnons le sont aussi. Je voudrais que vous l’eussiez vu, pendant qu’il chargeait ; tout cela n’a pas pris plus d’une minute. Mais écoutez : on entend les aboiements des chiens.

Au dedans et au dehors, c’est un tapage à ne plus s’y reconnaître ; un domestique allume une torche, et nous partons pour la forêt. — Ne faites pas attention aux enfants, mon cher monsieur, dit l’homme des bois ; suivez-moi de près, car la terre est couverte de souches et de troncs d’arbres, et, devant nous, de longues branches de vignes pendent de toutes parts, à la traverse. — Toby, tiens la lumière plus haut, ou nous ne verrons pas les fondrières et les fossés. — Traînez votre fusil, comme disait le général Clarck ; — pas ainsi, mais comme cela, — très bien ! — Maintenant il n’y a pas de danger, voyez-vous ; surtout n’ayez pas peur des serpents : les pauvres bêtes ! ils en ont assez du froid qui les engourdit, et ne songent guère à mordre. — Les chiens ont éventé quelque chose ; — Toby, vieux fou, tourne donc à droite ; pas tant, avance un peu et donne-nous la torche. — Qu’est-ce que c’est ; qu’y a-t-il ? Ah ! jeunes drôles, vous vouliez nous jouer un tour ! Bien, bien, mais en arrière, où je vais… et en effet, les deux garçons, perçant de leurs yeux les ténèbres au milieu desquelles ils voient presque aussi bien que le hibou, s’étaient jetés parmi les chiens qui venaient de surprendre un raton par terre et l’entouraient en aboyant. Quelques coups sur la tête l’ont bientôt fait déguerpir. — Après, après, mes bellots !