Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’embouchure de l’Arkansas, on en trouvera par hasard quelques-uns qui se sont laissé entraîner en côtoyant le grand fleuve ; mais je n’en ai pas vu, ni n’ai entendu dire qu’il y en eût dans le Kentucky, doutant fort qu’il en paraisse jamais dans les parties supérieures du Tennessee. Leurs excursions dans les terres ne doivent pas s’étendre à plus de cent milles de la limite des marées ; d’autre part, ils aiment à se retirer sur les îles qui bordent la côte, et même à y nicher.

À l’approche du printemps, la plupart de ceux qui ont hiverné dans le sud se disposent à retourner vers l’est, bien que probablement un certain nombre aussi séjourne, toute l’année, sur les basses terres de la Louisiane et dans les Florides. Là, du moins, j’en ai trouvé ayant des œufs en avril et mai, et comme j’en voyais également une foule de jeunes qui commençaient à peine à prendre des plumes, j’en conclus que ces œufs étaient d’une seconde couvée. Dès le milieu de mars, le nombre des Hérons de nuit augmente journellement aux Carolines, et un mois plus tard, quelques-uns font leur apparition dans les districts du centre, où beaucoup restent pour couver. Ils ne sont déjà plus aussi abondants dans l’État de New-York, et nichent rarement dans le Massachusetts ; très peu s’avancent jusque dans le Maine, et plus loin à l’est, on les regarde comme une véritable curiosité. À la Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve et au Labrador, cette espèce est tout à fait inconnue.

Quelques auteurs Européens prétendent que ce Héron est rare aux États-Unis, et que c’est un hasard