Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/195

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dubon ! Dites plutôt : Quel beau pays c’est déjà ! M. Bewick. — Au milieu de notre conversation sur les oiseaux et les animaux en général, il but un coup à ma santé et à la paix du monde. Moi, je lui répondis, d’accord sans doute avec ses propres sentiments, en portant un toast à la prospérité de tous nos ennemis. Ses filles étaient présentes, jouissant de cette petite scène de famille, et elles remarquèrent que depuis nombre d’années leur père n’avait paru si bien en train.

Je regrette de n’avoir pas en ce moment sur moi la lettre de ce digne et généreux ami ; autrement je la transcrirais ici, pour l’amour de lui ; mais je la garde en lieu sûr, comme souvenir d’un homme dont la mémoire me sera toujours chère. Et croyez-le bien : je ne l’ai pas lue avec moins de plaisir et ne la conserve pas moins précieusement que cet autre manuscrit, « Synopsis des Oiseaux d’Amérique, par Alex. Wilson », que ce célèbre naturaliste m’a donné à Louisville, il y a déjà plus de vingt ans. Quoi qu’il en soit, la lettre de Bewick vous sera présentée en temps et lieu, ainsi que nombre d’autres, collectivement avec certains faits intéressants qui, j’espère, ne seront pas sans utilité pour le monde. Notre causerie se prolongea au delà de l’heure où nous avions coutume de nous souhaiter le bonsoir pour aller dormir ; et sur ses vives instances comme aussi à ma grande satisfaction, je promis de lui consacrer toute la matinée du lendemain, la dernière que, pour cette fois du moins, je dusse passer à Newcastle.