Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/202

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en ordre ; tantôt, les ailes à moitié déployées, ils se réchauffent au soleil ; quelques-uns se reposent, couchés doucement sur le sable, tandis que d’autres, portés sur un pied, se tiennent côte à côte. — Les eaux commencent-elles à revenir, tous ils s’envolent pour chercher la proie. Enfin le grand moment est arrivé ; quelques couples, formant de petites sociétés, se dirigent vers les îles désertes ; ceux-ci s’arrêtent aux stations les plus voisines pour préparer leurs nids ; les autres continuent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé la retraite qui leur convient, et avant une quinzaine l’incubation commence.

Le nid est habituellement placé sur le roc nu, dans quelque île basse, parfois à l’abri sous un écueil qui se projette au-dessus des eaux, ou dans une profonde crevasse. Au Labrador, il est composé de mousses et d’herbes marines arrangées avec soin. Mesurant environ deux pieds en diamètre et relevé de cinq à six pouces sur les bords, il n’a guère plus de deux pouces d’épaisseur au centre, où sont ajoutés des plumes, de l’herbe sèche et d’autres matériaux. Il contient trois œufs ; je n’y en ai jamais trouvé davantage. Longs de 2 pouces 7/8, ils ont 2 pouces 1/8 de large ; la coquille forme un ovale très évasé, est rude au toucher, sans être granuleuse, et offre une couleur d’un pâle terreux mêlé d’un gris verdâtre irrégulièrement taché et pointillé de noir brun et de pourpre terne. Comme ceux de la plupart des autres Goëlands, ils sont très bons à manger. La ponte a lieu du milieu de mai à celui de juin, et cette espèce n’élève qu’une couvée