Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tandis qu’il nage sous de grands rochers ; et si vous vous y prenez bien, vous aurez chance de le tuer ; mais lorsqu’il vous a d’abord aperçu, il plonge si vite que, pour cette fois, vous pouvez dire que votre coup est manqué. Pendant que nous étions au port Great-Macatina, nous découvrîmes un large bassin qui communiquait avec la mer au moyen d’une étroite passe d’environ 30 mètres, et par laquelle avec la marée entraient et s’en retournaient les Eiders. Nous nous postâmes de chaque côté de ce canal, et parvînmes à en tuer bon nombre, mais rarement plus d’un à la fois. Cependant, à plusieurs reprises, il nous arriva d’en abattre, dans une seule file, autant que nous avions de coups de fusil à leur envoyer.

Je n’ai jamais trouvé de duvet pur que dans un seul nid ; dans les autres, il était plus ou moins mélangé de petites branches sèches de pin et d’herbes. Quand il est nettoyé, ce qu’un nid peut en contenir ne pèse guère plus d’une once ; toutefois, vu sa grande élasticité, il se renfle assez pour remplir un chapeau, et même plus, s’il est convenablement préparé. Les chercheurs d’œufs du Labrador en récoltent des quantités considérables ; mais ils font, en même temps, un tel ravage parmi les oiseaux, que ce trafic ne peut durer de longues années.