Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/269

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rieurement d’un rouge vif, avec un cercle intérieur blanc, ce qui lui donne un air tout à fait singulier. Chez aucun de nos plongeons et de nos grèbes, je n’ai trouvé rien de pareil. Le Grèbe cornu ne semble pas voir mieux pour cela, ni être plus diurne que les autres ; on ne peut pas dire qu’il se nourrisse d’objets que leur petitesse rendrait plus difficiles à découvrir, puisque dans l’estomac des Grèbes de la plus grande espèce j’ai trouvé d’aussi menues graines que dans celui de ce dernier. La raison de cette étrange coloration de l’iris reste donc pour moi un mystère.

La plupart de ces oiseaux se retirent, pour nicher, très haut dans le Nord ; cependant il en demeure quelques-uns, toute l’année, dans les limites des États-Unis ; et alors ils élèvent leurs petits sur le bord des étangs, spécialement dans les parties septentrionales de l’État de l’Ohio, au voisinage du lac Érié. Deux nids que je trouvai avaient été placés à quatre mètres de l’eau, au sommet d’une touffe de grandes herbes sèches et foulées ; ils étaient composés de ces mêmes herbes grossièrement entre-croisées jusqu’à une hauteur d’environ sept pouces. Le diamètre, à la base, pouvait être au moins d’un pied ; l’intérieur, de quatre pouces seulement, était mieux fini et rembourré de plantes plus délicates, dont on voyait en outre, sur les bords, une certaine quantité que l’oiseau, sans doute, y avait laissées en réserve pour en recouvrir ses œufs quand il était obligé de les quitter. Je comptai, dans l’un de ces nids, cinq œufs, sept dans l’autre ; tous renfermaient des petits bien développés (on était au 29 juillet), et mesu-