Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/270

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raient en longueur un pouce trois quarts, sur un pouce deux huitièmes et demi de large. La coquille, lisse et d’un blanc jaunâtre uniforme, ne présentait ni points ni taches d’aucune sorte. Les nids pouvaient être à cinquante mètres l’un de l’autre, et sur le bord sud-ouest de l’étang. Je note exactement tous ces détails, à cause de la proche parenté de cet oiseau avec le Grèbe à oreilles de Latham, et parce qu’en n’y faisant pas attention, on pourrait les confondre l’un avec l’autre, ainsi que leurs œufs, qui sont précisément de la même longueur ; mais j’observe que ceux du Grèbe à oreilles sont d’un bon huitième de pouce moins larges, ce qui leur donne une forme plus allongée. J’ai constaté la même différence entre les œufs de ces deux espèces en Europe. Je ne suis pas certain si le mâle et la femelle couvent à tour de rôle ; néanmoins, comme j’en vis deux couples sur l’étang, je serais porté à le croire. Les nids n’étaient point attachés aux joncs qui les entouraient, et ne me paraissaient nullement faits pour pouvoir flotter, en cas de besoin, ainsi que l’ont prétendu divers auteurs.

Je n’ai pu voir encore de ces Grèbes tout petits : mais d’après ce que je connais des autres espèces, j’affirmerais presque que ce que l’on raconte de l’habitude où seraient les parents de les emporter sur leur dos ou sous leurs ailes, pour les soustraire au danger, n’est qu’une fable. En pareil cas, les Grèbes ont coutume de plonger ou de s’envoler tous à la fois, et je ne vois pas alors comment les vieux et les jeunes s’y prendraient pour se tenir ainsi attachés l’un à l’autre.