Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/290

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La chair de l’Opossum ressemble à celle du cochon de lait, et si ce n’était le préjugé qu’en général on a contre elle, peut-être ne serait-elle pas moins hautement prisée. J’ai entendu des personnes, que j’estime très compétentes en cette matière, la proclamer un mets excellent. — Après avoir soigneusement nettoyé le corps, suspendez-le pendant une semaine à l’air, quand il gèle, car on n’en mange pas l’été ; placez-le ensuite sur un tas de braise chaude ; enfin, quand il est cuit, saupoudrez-le de quelques pincées de poudre à canon, et vous me direz alors s’il ne vaut pas le fameux canard de la Valisnerie. — Si vous veniez visiter nos marchés, vous pourriez l’y voir en compagnie du gibier le plus renommé.




LA PETITE BÉCASSE D’AMÉRIQUE.


Il y a, dans le naturel de cette Bécasse, une sorte de simplicité qui souvent m’a fait de la peine, en voyant d’impitoyables garnements tourmenter à plaisir la pauvre mère, tandis qu’elle s’efforce en vain de sauver sa chère couvée de leurs mains cruelles : elle se traîne par terre, en voletant, et ne cherche même pas à s’échapper ; les ailes à demi ouvertes, la tête inclinée de côté, et faisant entendre un doux murmure, elle va, elle vient et hâte la retraite de sa jeune famille. Tant