Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/298

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couvert, on la trouve au penchant des petites montagnes du côté du midi ; que lorsqu’il y a de la neige, les terrains limoneux visités par la bécassine sont aussi ceux où elle se plaît ; et qu’enfin, à la suite d’une forte gelée, il faut la dépister dans les fourrés, le long de quelque rivière au cours tortueux ; et vous êtes averti de plus que, quelque temps qu’il fasse, il vaut mieux avoir avec soi un chien, quel qu’il soit, que pas du tout. C’est bien ! toutes vos précautions sont prises ; vous partez, et déjà vous venez d’en lever une qui, sans se gêner, file devant vous, de manière que si vous la manquez, votre camarade, lui, ne la manquera pas. Et quand même il serait aussi maladroit que vous, il vous reste la chance de la relever une fois, deux fois, trois fois de suite, car toujours elle se repose assez près au milieu des broussailles, ou plonge dans quelque coin du marais ; sans compter qu’en avançant pour la retrouver, vous pouvez en faire partir une demi-douzaine d’autres ; et si stupide que vous soyez à votre tour, il vous arrivera toujours bien d’en jeter quelqu’une par terre. Mais comprenez-vous maintenant que la chasse aux Bécasses réclame pour le moins autant d’habitude qu’aucune autre : les novices tirent trop vite ou ne tirent pas du tout, et dans l’un et l’autre cas le plaisir est plutôt pour le gibier que pour le chasseur. Cependant lorsque vous avez acquis le sang-froid et la promptitude nécessaires, vous pouvez tirer, recharger et tirer encore du soir jusqu’au matin, tant que dure la saison de la Bécasse.

Cette Bécasse, par moments, lorsqu’elle est ennuyée