Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/400

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d’avancer ici pourrait bien être d’accord avec le seul système vrai, je veux dire le simple système de la nature, si l’on est jamais assez heureux pour le comprendre.

Cet oiseau reste chez nous plusieurs mois ; cependant on en voit très peu qui soient dans toute la beauté de leur plumage ; et parmi les nombreux spécimens que je me suis procurés, depuis le commencement de mars jusqu’à la fin de mai, ou depuis août jusqu’en mai, j’en ai à peine trouvé deux qui fussent marqués exactement de la même manière. Pour cette raison, je ne mets pas en doute que cet oiseau, de même que le chevalier et plusieurs autres, ne perde sa riche livrée d’été immédiatement après la saison des œufs, époque où les vieux peuvent difficilement se distinguer des jeunes. J’ai remarqué toutefois que chaque mois du printemps apporte un nouvel éclat à leur parure, et qu’ils revêtent successivement ces plumes brillamment tachetées qui les décorent en dessus et en dessous, comme il arrive pour le chevalier, la bécassine à gorge rouge, les barges et mainte autre espèce. D’après M. Hewitson, les œufs, au nombre de quatre, se terminent brusquement en pointe par le petit bout, et ont, en général, un pouce quatre huitièmes et demi de long, sur un pouce un huitième et demi de large. Le fond de la coquille est d’un vert jaunâtre pâle, avec des taches irrégulières et des traits d’un rouge-brun croisés de quelques lignes noires.

Pour la couleur du plumage, je n’ai pas remarqué de différence sensible entre les deux sexes, quelle que fût la saison ; seulement le mâle est d’ordinaire un peu