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Midongy

Le district de Midongy fut plus que toute autre région, agité par la révolte. Dès le début l’attaque du poste de Begago, par Befanhoa, déclencha l’action violente de populations depuis longtemps excédées par le régime de fer sous lequel elles vivaient.

C’est dans le district de Midongy que les procédés de violence, le mépris de tous les droits, de toute justice, furent portés au comble en 1903 et 1904.

Les impôts pesaient trop lourdement sur une population sans ressources : de 10 francs, somme déjà trop élevée, la taxe de capitation devait être portée, en 1905, à 15 francs : déjà le recouvrement de la taxe à 10 francs avait été poursuivi avec brutalité. Sous la direction du capitaine Quinque, commandant à Midongy, des chefs de poste se livrent à Ranotsara, Iakora, Soarano, sans relâche, à la chasse à l’impôt.

Dans le territoire du poste de Ranotsara, Repatro est fusillé à Ambatohitrika en 1903. Des reconnaissances parcourent les villages pour activer le recouvrement des taxes. Les chefs de plusieurs villages sont mis en prison jusqu’à ce qu’une partie des habitants ait payé. Des contribuables, dépourvus de numéraire, sont invités à amener leurs bœufs au poste, où le chef les leur achète au prix qui lui convient, soit pour la masse de ravitaillement, soit pour son compte personnel. Les bœufs appartenant à des fugitifs, déserteurs de l’impôt, sont confisqués, amenés au poste ; les villages abandonnés sont brûlés.

Certains chefs, incarcérés comme responsables