Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/178

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du non payement des contributions de leur ressortissants, sont maintenus en prison huit jours après la libération des contribuables en retard. Les villages sont rendus responsables collectivement des taxes des fugitifs. Quelques otages sont maintenus en prison six mois et même un an, jusqu’à recouvrement total des perceptions. Des circulaires prescrivent le versement de la totalité des impôts dans un délai de trois mois, la saisie des bœufs. Lorsque le chef de village était trop âgé, on emprisonnait un de ses parents, plus jeune.

Tous ces faits sont rapportés d’après les correspondances échangées avec le sous-district de Befotaka et les postes de Ranotsara, Soarana, etc.

À Midongy le capitaine Quinque prescrit de ne pas tenir compte des versements partiels que certains indigènes auront pu faire dans d’autres provinces et d’exiger d’eux la totalité de la capitation.

Les Baras du district de Midongy possédaient des armes : sagaies et fusils. Les fusils, à pierre pour la plupart, étaient peu dangereux ; l’autorité militaire voulut les enlever à leurs possesseurs. L’entreprise était difficile, elle se heurtait, nous l’avons vu, à l’attachement de l’indigène pour ses armes, dont la possession était affaire de dignité plus peut-être que d’utilité. Rien n’était plus facile que de dissimuler des fusils, dans ce pays à population clairsemée, dont les rochers, la forêt étaient autant de labyrinthes, inconnus de l’Européen. Le nombre des armes rendues volontairement fut infime. Pour découvrir les fusils cachés, l’autorité dut provoquer les délations des partisans.

Le partisan n’est, à de rares exceptions près, digne d’aucune considération. Indigène, il trahit ses frères, et se sert de son influence sur l’Euro-