Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/206

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jugé et fusillé par le sergent Chabert sur l’ordre du lieutenant Julien.

Le lieutenant Conchon, massacré sur sa concession l’Émeraude, qu’il partageait avec le lieutenant Garenne, était dur à l’égard des indigènes et avait la réputation de les mal payer, de retenir, par des amendes, la plus grande part de leurs salaires. Contre MM. Conchon et Garenne, le véritable grief des indigènes était que la concession leur avait pris les terrains de culture leur appartenant. De nombreux habitants d’Isaka avaient dû partir chercher ailleurs des terres en remplacement de celles données à MM. Conchon et Garenne, installés officiellement dans leur concession par l’administration.

Des dépositions d’indigènes, mais sans qu’elles soient appuyées par des pièces incontestables, feraient supposer que le sergent Pietri à Esira se conduisait en despote comme Alfonsi à Iakora, et que sa mort aurait été le fait d’indigènes molestés par lui, et de vengeances de maris.

On comprend dès lors que Mahavelo, le principal meneur des révoltés de Fort-Dauphin, n’eut aucune peine, instruit des affaires d’Amparihy, à déterminer les indigènes de la région à une action violente contre une administration oppressive.

Les auteurs des violences, des brutalités, des crimes même, rapportés dans cette histoire, sont-ils sans excuse ?

À défaut d’excuses, au moins des circonstances atténuantes peuvent être invoquées en leur faveur.

La responsabilité supérieure est celle du minis-