Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/68

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déterminer le chef de Mahaly, Rehamy, à suivre l’exemple des groupes d’Esira et à organiser un guet-apens, dans lequel serait tué l’adjudant commandant les treize tirailleurs cantonnés à Mahaly.

Arrivé à Bevato, chez Ilahy, Remalahy envoie ce dernier exhorter Rehamy à prendre le parti des révoltés, à assassiner le vazaha de Mahaly.

Rehamy reste sourd à ces objurgations, il se refuse absolument à suivre les révoltés : découragé, Remalahy reprend la route de son village, s’arrête à Esira, y reçoit, comme nous l’avons vu, un fusil sans cartouches, puis rentre chez lui « garder ses bœufs ».

La révolte ne s’étendit pas davantage dans la direction de Tsivory. À Mahaly d’ailleurs on était sur ses gardes. Le 4 décembre, l’adjudant chef du poste écrivait : « Nous venons d’apprendre que le chef du poste d’Esira, Pietri, a été tué. Plusieurs fusils et munitions ont été enlevés aux tirailleurs de ce détachement. Ce malheureux camarade devait se replier sur Mahaly le 4 décembre. Nous avons 22 tirailleurs au poste et attendons les événements qui pourraient se produire. Pas possible de faire de sortie pour le moment. Nous nous attendons à être attaqués d’un moment à l’autre, notamment par les fahavalos qui ont enlevé Esira. »

Nous avons laissé les insurgés, le 1er décembre, à Ranomafana pillé et brûlé, abandonné, sur l’ordre de Mahavelo, par Mlle B…, le R. P. Coindard et les tirailleurs en fuite vers Fort-Dauphin.

Les vainqueurs de Ranomafana continuèrent leur marche vers le sud, une partie se dirigeant