Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/82

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nouvelles au capitaine Quinque, toujours supposé en reconnaissance à Vangaindrano.

Le samedi 26, l’adjudant chef de Ranotsara, prévenu de l’assassinat d’Alfonsi par les émissaires envoyés de Midongy, avertit la population qu’il n’y aurait pas marché à Ranotsara le dimanche, fit fermer les portes du poste le samedi soir et travailler à la fortification jusqu’à minuit. Une agitation insolite se manifesta aux abords du poste, où circulaient le dimanche matin de nombreux indigènes portant du riz. La fermeture du marché les découragea ; leur plan était inexécutable ; ils se tinrent tranquilles.

Le détachement demandé à Ivohibe arrivait à Soarano sous le commandement du lieutenant Foulon : c’était vingt-neuf tirailleurs de plus.

Le 29 novembre, le capitaine demeure à Midongy, le 30 il reçoit les vingt-neuf tirailleurs du lieutenant Foulon : il apprend par une lettre de M. Hartmann, son départ de Ranomafana pour Manantenina et Amparihy. Hartmann se proposait, avec le lieutenant Barbassat, d’attaquer les villages de Sandravinany le 1er décembre. Le capitaine disposait de cent fusils. Pour coopérer avec MM. Hartmann et Barbassat, il lui fallait deux journées de marche ; il n’arriverait que le 2 décembre, bien tardivement. Se porter vers Amparihy et Manantenina, c’était dégarnir Midongy, laisser le champ libre à l’insurrection. De même qu’au gué de la Manambondrono, il n’était pas allé au secours de Baguet, le capitaine Quinque s’abstint de porter aide à MM. Hartmann et Barbassat.

On peut déplorer cette décision : le capitaine Quinque, en arrivant le 2 décembre, aurait débloqué le lieutenant Barbassat et la destruction de