Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/280

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grois une dernière armée commandée par le pacha d’Asie-Mineure. Celui-ci suivit les traces de Hunyade, et, trouvant sur sa route quelques chrétiens malades et blessés, il les envoya à son maître. « O sultan, écrivit-il, voilà ces Hongrois que tu redoutes. » — « Quand tu les auras combattus, lui fit répondre Amurat, tu me diras ce qu’ils valent. » Peu de jours après le pacha vaincu rejoignait le camp des infidèles.

Amurat demanda la paix. La Diète convoquée à Szeged par Uladislas fut d’avis qu’on l’accordât : les Hongrois étaient affaiblis par leurs victoires. On mit fin aux hostilités, et Hunyade prêta serment, au nom du roi et du pays, devant les envoyés turcs. À peine la convention était-elle signée que tous les princes chrétiens de l’Europe reprochèrent à Uladislas de n’avoir pas poursuivi ses succès. Jusque-là ils étaient restés sourds aux appels des Hongrois, et ne répondaient que par de vagues promesses aux demandes de secours qui leur étaient faites. Ils s’engagèrent alors, si le roi rompait la trêve, à conduire des troupes nombreuses contre les infidèles. Le pape envoya à Szeged le cardinal Julien, qui devait délier les Hongrois de leur serment. Uladislas fat ébranlé, puis céda. Il était plus difficile de triompher de Jean Hunyade. Long-temps il résista. Mais le cardinal lui représenta qu’il devait profiter des offres des princes chrétiens. Hunyade savait qu’avec leurs secours il pouvait abattre pour toujours la puissance des Turcs. Il vit